Pédagogie

Les figures rhétoriques (figures de style) en français

Plan de l'article
SOMMAIRE

1. Les figures de style, kezako ?

2. Peuvent-elles égayer mes mails ?

3. Le must-have des figures de style

 

Vous maîtrisez les comparaisons mais dès qu’il s’agit des figures rhétoriques, vous êtes perdu ? 

Métaphore, antithèse, litote, oxymore… qu’ils vous semblent loin ces cours de français où l’on vous mentionnait ces mots grecs à consonance savante ! Pourtant, nombreux sont ceux qui recherchent les principales figures de style et leur liste.

Mais au juste, savez-vous de quoi est-il réellement question lorsque l’on vous parlait de toutes ces appellations ? Connaissez-vous vraiment leur utilité et leur méthode d’emploi ? OrthographIQ vous offre aujourd’hui un petit tour d’horizon de ces pépites si méconnues de la langue française qui peuvent pourtant faire un carton et séduire vos lecteurs et votre auditoire lorsqu’elles sont bien employées ! 

 

 

Pourquoi utiliser des figures de style ?

 

Les figures rhétoriques : l’arme suprême pour plaire, séduire, convaincre...et égayer vos emails !

 

Croyez-le ou non, les figures rhétoriques, ou plus communément appelées figures de style, vous permettent d’insérer les trois ressorts argumentatifs que sont l’ethos (la morale), le logos (la raison) et le pathos (l’émotion), au sein de votre discours ! Elles sont le lien entre la théorie et la pratique de cet art oratoire. Ainsi, si vous souhaitez embellir votre discours en suscitant certaines émotions, certains sentiments (bref vous l’aurez compris en usant du pathos !), il vous faudra souvent passer par une figure de style afin d’y parvenir. Dans le cas de figure où votre but est de parler de votre expérience passée à un entretien d’embauche, le procédé de l’accumulation par gradation fera par exemple son petit effet : « J’ai été apprécié, estimé, aimé de ma hiérarchie ». Ici, vous insistez fortement sur l’empreinte affective que vous avez laissée dans votre entreprise, et vous laissez sous-entendre que votre appréciation a progressé avec le temps. Cette petite mais non moins importante phrase accrochera le recruteur et lui enverra des signaux ayant pour objectif de le convaincre que vous êtes la bonne personne à recruter, car vous entretenez d’excellentes relations avec votre entourage professionnel. Bref, beaucoup d’émotions avec peu de mots, on peut difficilement mieux optimiser ses chances de succès !

 

 

Un entretien d'embauche est un exercice de rhétorique !

  

Vous l’aurez donc compris :  pourquoi utiliser des figures rhétoriques ? Car elles sont le nerf de la guerre lorsqu’il s’agit de plaire, de séduire et de convaincre, et ce dans n’importe quelle situation. Elles permettent même d’améliorer son français !

  

Les figures de styles les plus récurrentes en rhétorique 

    

<black-tag-blog>La comparaison<black-tag-blog> 

 

Cette figure rhétorique consiste à rapprocher deux termes en les comparant afin d’insister sur la ressemblance qui les unit. On les remarque à l’aide des mots comparatifs (ici en italique) :

 

« Telle gestion, tel résultat ».

Ici, la gestion et le résultat sont comparés avec l’adjectif comparatif tel.

 

« Le stagiaire, semblable à un pianiste, attaqua les touches de son clavier ». 

Ici, un stagiaire et un pianiste sont comparés avec l’adjectif comparatif semblable.

 

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<black-tag-blog>La métaphore<black-tag-blog>

 

Autre grand classique des figures de style, la métaphore. Elle permet également d’associer deux termes par analogie (association d’idées totalement différentes), sans mots comparatifs cette fois-ci. Elle permet d’enrichir votre propos, en utilisant des expressions suggestives et expressives de la langue française.

 

« La neige est un blanc manteau ».

Ici, la neige est métaphorisée car elle est comparée à l’image d’un blanc manteau

 

« Lorsqu’il affronta la tempête, le navigateur solitaire découvrit que chaque nouvelle vague était semblable à une chaîne de montagnes avec ses sommets, ses vallées, ses plateaux couverts de neige. »

Ici, la vague est tournée en métaphore car elle est comparée à l’image d’une chaîne de montagne.

Petite spécificité cependant : lorsqu’une métaphore est aussi longue et aussi développée, on dit qu’elle est « filée ».

 

Vous pourrez en outre remarquer que beaucoup de métaphores sont entrées dans le langage commun : 

 

« Entrer en coup de vent ».

« Un coup de fil ».

« Un terrain d’entente ».

 

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 <black-tag-blog>L’antithèse<black-tag-blog>

 

Elle consiste à rapprocher, en les opposant, deux mots ou deux expressions pour mieux les mettre en valeur.

 

« Passer de l’ombre à la lumière. »

Ici, on rapproche les deux mots opposés ombre et lumière pour créer un contraste et les mettre en valeur.

 

« Souffler le chaud et le froid. »

Ici, on rapproche les deux mots opposés chaud et froid pour créer un contraste et les mettre en valeur.

 

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 <black-tag-blog>La personnification <black-tag-blog>

 

Elle sert à présenter une chose, une idée, voire un animal comme une personne.

 

« A l’entrée du port, le phare surveille l’horizon. »

Ici, le phare est personnifié grâce au verbe surveiller, propre à un comportement humain.

 

« Sous l’effet du vent, la voile souffre et gémit. »

Ici, la voile est personnifiée grâce aux verbes souffrir et gémir, propres à un comportement humain.

 

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<black-tag-blog>La périphrase<black-tag-blog>

 

Elle consiste à désigner quelque chose ou quelqu’un par un groupe de mots qui précise ses caractéristiques.

 

Le Japon  « Le pays du Soleil-Levant ».

Ici, le Japon a été développé en périphrase car on joue sur le fait que ce soit théoriquement le premier pays à voir le soleil se lever sur la Terre. 

 

Un détective  « Un fin limier ».

Ici, le détective a été développé en périphrase car on joue sur le fait que ce soit une profession requérant un grand sens de la traque. 

 

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<black-tag-blog>La gradation<black-tag-blog>

 

Elle vise à énumérer des mots ou des groupes de mots dans le but de créer une intensité (croissante ou décroissante) dans une phrase.

 

« C’en est fait ; je n’en puis plus ; je meurs ; je suis mort ; je suis enterré ».

Ici, les groupes de mots connaissent une évolution croissante en intensité afin d’amplifier la portée de la phrase.

 

« Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ».

Ici, les mots connaissent une évolution décroissante en intensité afin d’amplifier la portée de la phrase.

 

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<black-tag-blog>L’anaphore<black-tag-blog>

 

Elle concerne le fait de reprendre un mot ou une série de mots au début de chaque phrase ou de chaque proposition successive.

 

« A mes collègues, je voudrais leur dire que je les aime,

A mes collègues, je voudrais leur signifier que je suis fier d’eux,

A mes collègues, je voudrais leur souhaiter bonne chance pour la suite. »

Ici, à mes collègues est placé à chaque début de ligne afin de donner un effet de symétrie, d’intensité et de musicalité au récit.

 

« Aujourd’hui est un grand jour,

Aujourd’hui notre entreprise va changer de dimension,

Aujourd’hui s’achève notre période de transition

Aujourd'hui commence notre fusion. »

Ici, aujourd’hui est placé à chaque début de paragraphe afin de donner de la force, de l’émotion, de la portée au récit.

 

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<black-tag-blog>L’oxymore<black-tag-blog>

 

Il juxtapose deux mots de sens contraires, que l’on n’a pas l’habitude de trouver accolés ; il donne à la pensée un tour inattendu, paradoxal et saisissant. 

A ne pas confondre avec l’antithèse qui ne juxtapose pas les deux expressions mais les sépare avec des groupes de mots ou de la ponctuation.

 

« Une pâle clarté ».

Ici, pâle est opposé à clarté afin de créer du contraste.

 

« Un illustre inconnu ».

Ici, illustre est opposé à inconnu afin de créer du contraste.

 

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<black-tag-blog>L’hyperbole<black-tag-blog>

 

Elle consiste à exagérer l’expression pour créer un effet qui dépasse la mesure.

 

« Obtenir le contrat du siècle ».

Ici, on exagère volontairement la portée du contrat pour alerter son interlocuteur.

 

« Mourir de faim »

Ici, on exagère volontairement la portée de la faim pour alerter son interlocuteur.

 

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<black-tag-blog>La litote<black-tag-blog>

 

Elle permet d’atténuer un propos pour faire comprendre davantage ce qu’on dit.

 

« Ce problème n’est pas difficile ».

Ici, on sous-entend que le problème est en fait facile.

 

« Un mot de politesse à la fin d’un mail ne fait pas de mal ».

Ici, on sous-entend qu’un mot de politesse à la fin d’un mail est très appréciable.

 

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<black-tag-blog>L’euphémisme<black-tag-blog>

 

Il atténue des termes désagréables ou une idée jugée choquante.

 

Les sourds  « Les malentendants ».

Ici, plutôt que d’employer un mot blessant, on préfère le tourner en un mot plus doux.

 

Mourir  « Rendre l’âme ».

Ici, plutôt que d’employer un verbe choquant, on préfère le tourner en une expression plus douce.

 

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<black-tag-blog>La métonymie<black-tag-blog>

 

Elle sert à remplacer un groupe de mots par un mot qui lui est associé.

 

« Il est porté sur la bouteille ».

Ici, plutôt que de dire qu’il boit trop de boissons alcoolisées, on préfère jouer sur le mot qui est associé à l’alcool (la bouteille).

 

« Les gladiateurs croisaient le fer ».

Ici, plutôt que de dire que les gladiateurs se battaient à l’épée, on préfère jouer sur le mot qui est associé aux épées (le fer).

 

 

 

Dans la culture populaire : les figures de style en français 

 

Pour vous donner davantage d’exemples de figures de style, sachez que la culture populaire en possède un bon lot !

 

Vous avez tous déjà lu ou entendu les fameux jurons du Capitaine Haddock dans Tintin !

Et bien sachez qu’Hergé, fameux auteur des Aventures de Tintin, ayant le souci de plaire à un public souvent très jeune, décida d’éduquer ses lecteurs plutôt que de leur déverser des injures bêtes et vulgaires. Il en ressort de belles figures rhétoriques sortant de la bouche du Capitaine Haddock telles « Mille sabords » (hyperbole) ou encore « Tonnerre de Brest » (périphrase).

Dans un autre cadre, le débat de l’élection présidentielle française en 2012 a vu François Hollande utiliser une anaphore qui restera célèbre : le fameux « Moi Président de la République ». Plutôt efficace : vous connaissez l’issue des élections !

En littérature, vous avez sûrement cette fameuse tirade en tête de Cyrano de Bergerac, pièce de théâtre française la plus jouée dans le monde : « C’est un roc ! … c’est un pic ! … c’est un cap ! ...Que dis-je c’est un cap ? …C’est une péninsule ! ». Ici, Cyrano emploie une gradation à vocation humoristique pour parler de son nez !

 

 

Il convient désormais de contextualiser ces figures de style.

  

 

Savoir utiliser les figures de style 

 

Comment trouver des figures rhétoriques ?

 

Première question que vous pouvez légitimement vous poser : où puis-je trouver des exemples de figures de style ? Comment puis-je m’inspirer ?

Comme vous pouvez sûrement vous en douter, la littérature est un des premiers foyers où foisonnent ces procédés littéraires. Regorgeant de figures de style comme la métaphore, l’allégorie, l’hyperbole, ou encore le chiasme, les livres sont les premiers endroits dans lesquels vous devrez trouver de l’inspiration. En effet, que cela soit pour imager leurs propos ou susciter l’adhésion de leurs lecteurs, les auteurs n’hésitent pas à cadencer leurs récits de figures rhétoriques.

Les discours politiques, également, font la part belle aux figures de style. Que vous soyez en phase ou non avec eux, certains orateurs manient la langue française comme personne et ont cette faculté de galvaniser une assemblée, d’exalter un débat à coups de procédés rhétoriques… !

De manière plus pragmatique, il existe également des formations afin de vous donner les clés d’identification, de compréhension et de rédaction de figures de style. Et oui, améliorer son français afin d'être bon à l’écrit et à l’oral ne s’invente pas : il faut travailler ! Dans cette optique, OrthographIQ vous propose des leçons 100 % en ligne afin d’exploiter les principaux procédés rhétoriques et de faire mouche sur chacun de vos mails ou de vos discours : foncez !

Dans quels contextes utiliser ces figures rhétoriques ?

 

Nous vous voyons déjà venir : « Et si je ne suis ni écrivain, ni homme d’État, que la politique ne m’intéresse pas, en quoi ces figures de style peuvent m’être utiles ? » Rassurez-vous, cette situation concerne la grande majorité des Français et donc de nos lecteurs.

Or vous serez peut-être étonnés d’apprendre que les figures de style peuvent s’utiliser dans beaucoup de situations. Outre le simple fait de s’utiliser à des simples fins d’esthétisme et de plaisir personnel, les figures rhétoriques s’avèrent efficaces dans le monde professionnel et même personnel, et ce à l’écrit comme à l’oral.

Voici quelques exemples :

 

<black-tag-blog>La lettre de motivation 3D<black-tag-blog>

 

Dans une lettre de motivation, une figure de style bien placée peut séduire votre lecteur et vous faire gagner un entretien d’embauche.

 

 

 

Afin de mettre du relief à ses propos, la candidate a utilisé la figure de style de la métaphore certes osée mais très imagée de cette plante qui grandit car entourée d’un environnement sain. Et comme vous avez pu le lire : ça marche ! Vous le savez, « qui ne tente rien n’a rien », et cela est d’autant plus vrai dans le monde professionnel. 

 

<black-tag-blog>Le discours de RH survoltant<black-tag-blog>

 

Que vous soyez RH, restaurateur, militaire ou agriculteur, vous serez sûrement à un moment de votre vie confrontés à l’exercice du discours. Pratique classique du management, le discours est vital pour rassembler vos collaborateurs autour d’un projet commun, d’une direction commune.

 

 

Comme l’explique Matthieu Tranvan, un discours efficace comprend un récit concret et visuel. Les figures de style sont ainsi un excellent moyen de joindre l’utile à l’agréable. Les hyperboles, les périphrases et les pléonasmes seront vos meilleurs alliés pour insister sur l’image et le concret de vos idées !

 

Mais si malgré tout vous persistez à penser que les figures de style ne vous sont d’aucune utilité dans votre vie professionnelle : pas de panique ! En effet, on peut également user de de figures rhétoriques dans la vie de tous les jours ou même à des fins plus charmantes…😏

 

 

Un quotidien stylisé 

 

Effectivement, on emploie souvent des figures de style dans le vocabulaire courant, surtout à l’oral, sans parfois sans rendre compte.

 

« Je meurs de soif ».

« Ça fait une heure que j’essaye de t’appeler ».

« Je travaille dans la meilleure boîte du monde ». 

Nous avons ici trois exemples d’hyperboles couramment utilisées qui consiste à exagérer nos propos afin de les rendre plus expressifs.

 

Utiles, riches, imagées, rythmées… Nous l’avons vu, les figures de style ne possèdent que des atouts ! Plus d’excuses pour ne pas apprendre leurs usages : mettez-vous à la page !

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Publié le  
10/5/2022
 dans la catégorie :
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